Suzanne LENGLEN

Suzanne LENGLEN ancienne N°1 mondiale

Son histoire

Dans le livre  » Le dictionnaire du tennis  » aux éditions Fernand Nathan 1981, il est dit ceci aux pages 82, 83, 84 et 85 :

Française, dite la  » Divine  » et la  » Reine des champions et des rois « , en raison des nombreuses parties quelle disputa aux côtés des rois de Suède et du Portugal, 1899-1938.

Un talent précoce, un style novateur, une invincibilité écrasante, un monstre sacré du tennis, une vie qui alimente la chronique mondaine, une mort atroce. Issue d’une famille bourgeoise ( le grand-père a fait fortune dans les lignes d’omnibus parisiens et eut jusqu’à huit cents chevaux ) qui se partage entre une propriété à Compiègne et la villa ariem à Nice dont la terrasse domine les courts du parc impérial, elle monte à cheval, prend des leçons de danse classique.

A dix ans, son père lui achète une raquette, et elle l’étonne aussitôt. A treize ans, elle gagne, en costume marin, le Championnat de Picardie, puis le tournoi de Nice ( elle le gagnera cinq fois – c’est un record qui tient encore – jusqu’en 1925 ). elle se distingue dans les tournois de la côte d’Azur et aussi de la riviera italienne où, un jour, on lui refuse l’entrée des vestiaires, le préposé pensant que ce n’est pas cette gamine qui vient jouer, mais sa mère.

Son père l’imposant  » M. Charles « , décide d’en faire une championne, lui fait donner des leçons, lui en donne lui-même en plaçant son chapeau ou sa pochette comme cible à atteindre sur le court. Bientôt, elle n’a plus d’opposition valable chez les joueuses de la Côte d’Azur et s’entraîne comme les hommes. En fait, elle joue comme un homme, et surtout au service. Elle a une gamme tout à fait complète de coups. Sa précision surtout est inouïe, car son père a beaucoup insisté :  » La plus sotte façon de perdre est de se battre soi-même.  »

Elle est très aérienne, défie la gravitation. Elle bat Elisabeth Ryan à Cannes, elle est championne du monde sur terre battue en simple et en double à quinze ans, à la veille de la guerre de 1914, qui, durant cinq années, laissera vierge un palmarès dont on se demande ce qu’il eût été, d’autant que les internationaux de France n’ont débuté qu’en 1925. Sa réputation de jeune prodige est connue à Wimbledon où, en 1919, on se presse pour la voir. Elle vient d’avoir vingt ans. Elle fait sensation, car, pour la première fois, une joueuse est maquillée, ne porte ni corset ni jupon, se présente dans une tenue d’une pièce, la jupe plissée n’arrivant qu’à mi-jambes, des manches courtes. En face d’elle, Mrs. Lambert-Chambers, son aînée de vingt ans et sept fois gagnante, porte une blouse à manches longues, une jupe qui tombe à la cheville et laisse entr’apercevoir des bas noirs. La représentante de la vieille génération est pourtant en passe de gagner, elle mène 8-10, 6-4, 6-5 et 40/15. M. Charles lance aux pieds de sa fille un petit flacon d’argent, Suzanne boit ( c’est de l’eau de vie ), égalise et gagne ( 9/7 ). C’est la consécration : la française,  » coqueluche  » de Wimbledon, entre dans la légende.

Lenglen – cinquante ans avant les professionnels – a inauguré la formule du tête à tête, contre Helen Wills. Le match, pour lequel Suzanne a touché un dessous-de-table de 300 000 F, se dispute à Cannes au Carlton le 16 février 1926. C’est le  » match du siècle « , il mobilise toute la presse mondiale. Lenglen gagnera 6/3 8/6.

Professionnelle, Suzanne ne le restera pas longtemps. Quand après son divorce, elle rentre en France, elle est malade physiquement et moralement. Elle crée des écoles de tennis portant son nom et qui lui survivront, et notamment une méthode d’initiation au tennis, selon les canons de la danse classique et inspirée de la Pavlova. Elle meurt en 1938, à trente-neuf ans, d’une anémie pernicieuse.

Son palmarès

  • Roland Garros : gagnante en 1925 et 1926. Gagnante également en double et aussi en mixte.
  • Wimbledon : gagnante en 1919, 1920, 1921, 1922, 1923 et 1925. Gagnante également en double et aussi en mixte.
  • Championne du monde sur terre battue en 1914, 1921, 1922 et 1923. Gagnante également en double et aussi en mixte.
  • Championne olympique du simple et du mixte avec Decugis, en 1920.
  • Classée numéro 1 mondiale en 1925 et 1926. C’est à dire dès l’existence d’un tel classement.

On peut considérer que compte tenu de son palmarès, Suzanne LENGLEN reste à ce jour la plus grande joueuse française de tous les temps.

Sa technique

Dans la revue Tennis de France n° 337 mai 1981 à la page 224, il est dit ceci:

Suzanne Lenglen presqu’invaincue de 1919 à 1926 exécutait parfaitement tous les coups comme un homme, service coupé ou lifté, rapide coup droit, revers sûr et précis, excellentes volées. Suivant un plan intelligent, elle combinait de longues attaques et des coups courts et croisés laissant ses adversaires sans répliques.

Son service

Compte tenu de tous les documents photographiques que j’ai de Suzanne LENGLEN au service et au smash, Suzanne Lenglen respecte parfaitement la mécanique gestuelle en ce qui concerne l’aller et aussi le retour qui est le plus important.

Son coup droit

J’ai 4 photos du coup droit en fin d’accompagnement de Suzanne Lenglen, et sur ces 4 photos, Suzanne LENGLEN est en prise western.

Dans la revue Tennis et Golf n° 129, 16 juin 1926 à la page 251, il y a une photo de Suzanne LENGLEN un peu après l’impact, l’ensemble ( bras et avant-bras ) est souple et il semble qu’elle soit plutôt en prise eastern qu’en prise western. Il est donc très possible qu’elle frappe eastern à l’impact, et qu’ensuite par le choc de la frappe, la manche tourne légèrement dans la main et se retrouve en prise western en fin d’accompagnement. De la même façon Henri Cochet frappe en coup droit avec une prise eastern et pourtant j’ai une photo d’Henri Cochet en fin d’accompagnement en prise western. 

J’ai une séquence de 6 photos de Suzanne LENGLEN tirée d’un film qui se trouve dans  » Le livre d’or du sport français 1848-1945 « . Sur les 3 premières photos, Suzanne Lenglen prépare convexe par le haut, sur la quatrième photo, elle entame la mise à niveau, sur la cinquième photo, la raquette est positionnée au point de départ de retour pour un coup droit très légèrement lifté. Je constate sur cette cinquième photo que le bras est tendu. Sur la sixième photo, la raquette est en fin d’accompagnement, bras très tendu également ( il n’y a pas de photos intermédiaires entre la fin de la préparation et la fin de l’accompagnement ).

j’ai également une photo de Suzanne LENGLEN en fin de préparation de coup droit quand elle a 12 ou 13 ans, et sa prise est une eastern presque continentale marteau. Je pense qu’elle a évolué vers une prise eastern, mais je le dis sans aucune certitude. Je dois dire que je n’ai pas suffisamment de documents pour savoir si elle avait une prise eastern ou western et peut-être qu’un internaute disposant de plus d’informations que moi, pourrait me le faire savoir et je l’en remercie d’avance.

Son revers

Dans le livre  » 500 ans de tennis  » aux Editions HATIER 1976 à la page 148, nous pouvons voir 2 photos de Suzanne LENGLEN l’une un peu après l’impact et l’autre en fin d’accompagnement. Suzanne Lenglen a la prise des grands revers avec le pouce allongé sur le méplat, qui est un point de repère pour retrouver la prise de raquette eventuellement.

Sa volée

A la page 145 et 149 de ce même livre, elle exécute 2 volées de revers qu’elle fait avec cette même prise de revers avec le pouce allongé et l’on peut constater que ce sont deux volées de piston. A la page 149, elle fait une volée de coup droit avec la prise eastern.

Son enseignement

Dans le livre  » Le dictionnaire du tennis  » aux éditions Fernand Nathan 1981, il est dit ceci aux pages 82, 83, 84 et 85 : à propos de l’enseignement et article déjà cité ci-dessus à  » son histoire  » : Professionnelle, Suzanne ne le restera pas longtemps. Quand après son divorce, elle rentre en France, elle est malade physiquement et moralement. Elle crée des écoles de tennis portant son nom et qui lui survivront, et notamment une méthode d’initiation au tennis, selon les canons de la danse classique et inspirée de la Pavlova. Elle meurt en 1938, à trente-neuf ans, d’une anémie pernicieuse.

Dans la revue Tennis et Golf n° 387 juin et juillet 1948 à la page 11 avec en titre :  » Le tennis français embourbé dans une technique périmée  » par René PELLETIER il est dit ceci :

La méthode Suzanne Lenglen

Pour ce qui concerne l’exécution technique des coups, tout ce qui se rapporte au style, les descriptions de la méthode sont imprécises, approximatives ou facultatives, laissant planer le doute sur les conditions essentielles de la meilleure exécution. L’honnête prudence de l’écrivain reflète ses hésitations ; et c’est mieux ainsi, puisque la méthode est essentiellement empirique.

Dans la revue  » Tennis et Golf  » n° 415 juin 1953 page 85 René P. PELLETIER dit ceci :

Après la faillite de la méthode dite Suzanne LENGLEN qui ne mérite aucun concordat, méfions-nous de toute récidive d’improvisation hâtive, l’affublerait-on du nom des plus grands champions

L’opinion de F. Lacaze

J’ai quelques documents de la méthode de Suzanne LENGLEN et j’ai également vu un petit film. Sa méthode ressemble un peu à la méthode française où la préparation est très accentuée et où la mécanique du retour n’est pas respectée.

Voir aussi: Un internaute qui a lu mes pages sur internet me demande : « Pourquoi toutes ces erreurs et incompétences pendant ce 20ème siècle, comment cela est-il possible ? »

Laisser un commentaire