Anthony WILDING champion du monde en 1913
Néo-Zélandais, 1883-1915. C’est un athlète de 1m88. Le premier grand joueur de son pays, vainqueur quatre fois consécutives à Wimbledon, en 1910, 1911, 1912, 1913. Vainqueur de l’Australie en 1906 et 1909, Champion du monde sur terre battue en France en 1913 et 1914. Avec l’Australasie pour la Coupe Davis, son partenaire le plus célèbre en double est l’Australien Norman BROOKES. Il gagnera le challenge round de cette Coupe Davis en 1907, 1908, 1909 et 1914. Numéro 1 mondial, il termine d’écrire sa biographie en 1914 quand la guerre éclate. Il est tué dans une tranchée française près de Neuve-Chapelle, à trente-deux ans. L’Australasie est une partie de l’Océanie dont la définition n’est pas figée, mais qui comprend généralement l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Voici les témoignages écrits qui justifient que Anthony WILDING avait un grand coup droit :
1) Dans la revue Tennis de France n° 311, Mars 1979 il est dit : » Il parlait beaucoup de WILDING (champion du Monde au redoutable coup droit lifté) ».
2) Dans la revue Tennis du 3 juillet 1910, page 77, il est dit : » WILDING fut étourdissant et la régularité de » F.G. » ne l’a pas beaucoup gêné. Son service, ses volées furent excellents, ses revers étaient très précis, mais souvent moins bons que son merveilleux coup droit. »
Sur le dessin de gauche position identique de A.F. WILDING C.F. Tennis et Golf, n° 21, décembre 1913, couverture. Egalement C.F. Tennis n° 11, 1er juillet 1913, page 171. Sur ce dessin, Anthony WILDING a sa raquette positionnée en fin de préparation, au point de départ du mouvement de retour, position 2. Il va exécuter un coup droit lifté. Sa prise de raquette est la western.
Sur le dessin de droite position identique de Anthony WILDING C.F. la revue Tennis, 26 novembre 1911, page 251. Sur ce dessin WILDING lifte une balle assez haute. Il y a une bonne répartition de l’effort au moment de l’impact avec une participation importante du bras, de l’avant-bras et du poignet. C’est la caractéristique des grands coups droits au moment de l’impact.
Dans le dictionnaire du tennis de Fernand Nathan, 1981 à la page 162, A. WILDING, champion du monde en 1913 » WILDING, le premier, s’élève contre la prise unique « .
Rod LAVER vainqueur du grand chelem en 1962
Rod LAVER né en 1938 vainqueur de deux grands chelems en 1962 et 1969.
En effet je dispose de technicoramas et de nombreuses photos sur le coup droit de Rod Laver et nous pouvons constater une raideur sur l’ensemble du mouvement, en fin de préparation, à l’impact, et en fin d’accompagnement. Son coup droit n’est pas la caractéristique des très grands coups droits. Rod Laver a une prise eastern presque continentale marteau pour le coup droit.
Ce dessin ci-contre est décalqué d’une photo d’un technicorama qui se trouve dans la revue Tennis de France.
Rod Laver est à l’impact et nous pouvons constater une mauvaise répartition de l’effort. C’est le poignet qui exerce toute la pression.
Nous pouvons retrouver ce même technicorama dans le livre » 500 ans de Tennis » aux Editions Hatier 1976 à la page 286 et 287 (technicorama de 14 photos, la photo ci-contre décalquée de Rod Laver est la numéro 7 à l’impact).
Témoignages écrits qui justifient que Rod Laver n’avait pas un bon coup droit.
- Dans Tennis de France n° 106 février 1962 page 28 il est dit ceci à propos du coup droit de Laver : » Tout au plus peut on penser que Laver, avec tout son talent, aurait des résultats moins irréguliers si son coup droit n’était pas aussi brutal, si ses forces y étaient réparties et non dilapidées.
- Dans Tennis de France , il est dit ceci par Joseph Stolpa : » Où sont les grands coups droits d’antan ? Il n’y a plus de très grands coups droits, de vraiment très grands. Une exception cependant : Newcombe ! Et Laver quand il veut bien nous en montrer un « .
- Dans Tennis de France n° 153 février 1966 page 27 il est dit ceci par Rod Laver lui même : » Ces dernières années, ma prise a été la même pour tous les coups : une sorte de prise continentale, un compromis entre les prises les plus généralement recommandées pour le coup droit et le revers. Le coup droit et le revers eastern, sont les plus sûres pour des gauchers, et je n’oublie pas leurs tendances à couper « .
- Dans Tennis de France n° 348 avril 1982 à la page 167 Vic BRADEN un enseignant Américain dit ceci : » Rod Laver est un autre exemple de joueur gêné en coup droit par la prise continentale. C’était pour lui un grand coup à condition que son timing soit parfait. Quand je l’ai vu récemment dans un tournoi de vétérans, je n’ai pas été surpris de constater qu’il avait beaucoup de problèmes de ce côté. C’est l’inconvénient des coups qui requièrent une coordination impeccable : dès qu’elle vous laisse tomber vous n’avez plus rien sur quoi vous appuyer.
Tous les grands champions Australiens qui ont appris avec la prise eastern en coup droit ou la continentale marteau et qui ont eu pendant toute leur carrière de joueur un moyen ou un mauvais coup droit.
ivian McGrath – John Bromwich – Franck Sedgman – Mervyn Rose – Neale Fraser – Lewis Hoad – Ken Rosewall – Roy Emerson – Rod Laver – Fred Stolle – Margaret Smith Court – Anthony Dalton Roche – Evonne Goolagong – Mark Edmonson – Peter Mc Namara – Paul McNamee
L’opinion de François LACAZE :
Il n’est pas étonnant que tous ces champions Australiens jouent avec une prise eastern ou continentale marteau puisque dans Tennis de France n°188, Décembre 1968, à page 50 il est dit ceci : » J’ajouterai que la majorité des champions Australiens jouent avec une seule prise et la majorité des » coaches » australiens n’enseignent qu’une prise « .
C’est bien là toute la faiblesse des coups droits des champions Australiens.
Dans le livre » L’art du tennis » aux Editions Laffont édité en 1965, à la page 68 de ce même livre, l’Australien Lewis Hoad dit lui même ceci : » Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, l’Australie a eu de bons volleyeurs ; la raison en est peut-être que deux des hommes ayant eu là-bas la plus grande influence sur le jeu, Harry Hopman et Adrian Quist, étaient eux-mêmes des volleyeurs extraordinaires. Je ne me rappelle pas un joueur sélectionné pour nos équipes de Coupe Davis depuis une dizaine d’années qui n’ait été un excellent volleyeur, alors que plusieurs manquaient de solidité dans le jeu de fond de court.
Dans le livre » Mac Enroe est-il génial, » de Fabrice Raissac, aux Editions Ramsay, il est dit ceci à la page 34 :
» Ces fautes techniques limitent très certainement ces joueurs sur des coups précis, mais ne les empêchent pas d’obtenir sur ces coups-là un niveau d’efficacité minimum grâce à leurs dons naturels et à la quantité de leur entraînement. Il reste néanmoins que nous pensons que, si ces fautes techniques étaient corrigées, ces joueurs pourtant de haut niveau, pourraient probablement devenir encore plus forts « .
C’est tout à fait mon avis et j’ajoute que si ces fautes techniques ne s’étaient pas produites au démarrage du joueur, il ne serait pas nécessaire de les corriger. En effet, il est plus facile de corriger un enfant de 8 ans qu’un adulte après 20 ans. Pendant la fin du 19ème siècle et tout le 20ème siècle, pratiquement toutes les championnes et tous les champions avaient 1 point faible voire même 2 points faibles de fond de court à cause bien souvent d’une mécanique gestuelle mal comprise. Si toutes les championnes et tous les champions avaient eu une technique plus complète, il est bien évident qu’ils auraient été plus forts encore.