Q: Suite à votre envoi de votre clef USB, j’ai compris que pendant tout le 20eme siècle les fédérations de tennis ne comprenaient pas la mécanique tennistique. Qu’en est-il aujourd’hui en 2015?

Il y a aujourd’hui une meilleure compréhension de la mécanique et de la technique tennistique, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a aujourd’hui des défauts techniques chez des joueurs français et aussi étrangers. Le coup droit le plus naturel actuellement est le coup droit de Serena William qui a une préparation convexe tout à fait naturelle et un excellent retour. On ne peut pas en dire autant de Richard GASQUET qui a un excellent retour, mais une préparation tellement compliquée que cela entraîne chez lui une mauvaise liaison entre l’aller et le retour et j’ai 4 témoignages écrits qui prouvent que son coup droit est très moyen.

Richard GASQUET né le 18 juin 1986 à Béziers. Droitier, revers à une main. Champion de France des 13-14 ans 1998 et des 15-16 ans 2001. Vainqueur des Petits As à Tarbes 1999. Champion d’Europe des 13-14 ans 1999. Richard GASQUET est un grand espoir du tennis Français. Richard GASQUET a un bon coup droit sans plus et sa préparation n’est pas simple. Sur ce dessin décalqué dont la photo se trouve dans Tennis Magazine n° 315 du mois de juin 2002 à la page 44, nous pouvons constater que Richard GASQUET a sa tête de raquette très en avant et il devra redresser l’ensemble par un mouvement important du poignet pour remettre la tête de raquette au dessous du niveau du poignet pour lifter la balle. Etant de Tarbes, j’ai assisté à la finale des Petits As 1999 quand Richard GASQUET a gagné le tournoi et il avait cette préparation compliquée qui ne permet pas la meilleure liaison entre l’aller et le retour.

Témoignages écrits qui justifient que Richard GASQUET a un coup droit très moyen

1- Dans le journal l’Equipe du lundi 26 mai 2008 à la page 7, il est dit en titre : A t-il le bagage technique pour viser le sommet ? Le journaliste dit ceci :  » Presque. A part son coup droit, tous ses coups sont techniquement très sains. Il est capable de frapper des coups gagnants de tous les points du court. Il doit améliorer son coup droit qui flanche sous pression. Richard GASQUET confirme et dit :  » Oui, mon coup droit a des bons et des mauvais jours. Il ne sera jamais au niveau de mon revers.

2- Dans le journal l’Equipe du jeudi 28 août 2008, il est dit ceci à propos du coup droit de Richard GASQUET : Peyre :  » Ni le plus beau ni le plus fort  » Pas mal, mais pas suffisant pour quelqu’un formaté pour s’installer durablement dans le top 10. Alors?  » Il est sur les bons rails, jugeait Guillaume Peyre. Le cap est en train d’être franchi parce qu’il bosse et s’investit beaucoup.  » Mais, sans concession pour son poulain, l’entraîneur n’a pas hésité à aborder sans faux-fuyant le grand chantier du coup droit, le coup clé des grandes défaites du français.  » On sait tous qu’il  »bug  » parfois sur ce coup-là. Il se crispe, panique et il donne l’impression de se débarrasser de la balle. On en est encore à cette période où c’est soit un coup à quatre mètres de la ligne avec des mauvais ronds, soit des cachous aléatoires. Il est impératif qu’en match il progresse là-dessus, sinon il lui sera impossible de s’imposer au plus haut niveau. Richard n’est ni le plus beau, ni le plus fort. Il a encore énormément de travail.

3- Dans le journal l’Equipe du jeudi 11 décembre 2008, il est dit ceci à la page 11 à propos du coup droit de Richard GASQUET :  » Régénéré dans sa confiance en lui, plus dense physiquement, l’ex numéro 1 français peut ainsi aborder le troisième gros chantier de ses  » lacunes  » : le coup droit, qui lâche parfois dans les moments clés.  » C’est un axe de notre travail, raconte Peyre. Richard a sur ce coup un ancrage négatif qui fait qu’il se crispe parfois et qu’il perd son incroyable fouetté. Mais pour moi, il a une bombe atomique entre les mais à condition d’être relaché… »

4- L’opinion de François LACAZE :  » Un grand coup droit s’acquiert dès l’initiation en faisant bien comprendre à l’élève qu’il n’y a que le retour qui compte et en simplifiant la préparation. Dans le cas de Richard GASQUET il a une préparation excessivement compliquée qui a entraîné une mauvaise liaison entre l’aller et le retour. Je connais de très grands champions qui ont eu un coup droit moyen et qui après leur carrière professionnelle avaient toujours le même coup droit et je pense malheureusement que ce sera le cas également pour Richard GASQUET. On peut en dire autant de LENDL et NOAH qui après leur carrière avaient toujours les mêmes défauts en coup droit et dans le reste de leur jeu.

En ce qui concerne le service

2 ) Actuellement les 5 meilleurs joueurs français, TSONGA, GASQUET, MONFILS, SIMON, POUILLE servent compact et aussi MAHUT le joueur de double de coupe Davis ( c’est à dire qu’ils amènent plus ou moins directement la raquette en arrière un peu à l’image du tireur à l’arc pour aller se positionner directement en position d’armement ) au lieu en partant de la position de départ, de faire un mouvement en balancier par en bas pour venir en position d’armement comme le faisait magnifiquement Yannick NOAH qui avait certainement à son époque le meilleur service du monde et aussi le joueur Suédois Bjorn BORG. Aujourd’hui FEDERER, DJOKOVIC, NADAL, MURRAY, les soeurs Vénus et Séréna WILLIAMS servent en mouvement de balancier. Chez les Françaises Alizet CORNET sert également compact. Amélie MAURESMO elle aussi avait des difficultés sur son service en servant compact et son service dans son ensemble était assez mal coordonné.

Pourquoi Yannick NOAH avait-il un mouvement parfait, une technique excellente et pourquoi Amélie MAURESMO avait-elle une technique aussi incomplète ? Tout cela prouve bien qu’il n’y a pas de méthode cohérente au niveau fédération.

L’opinion de François LACAZE : Je ne comprends pas pourquoi cet enseignement et je dois dire qu’à ce niveau là, la Fédération Française de Tennis a encore des progrès à faire.

J’ai assisté devant ma télévision à la finale de la Fed Cup FRANCE – République TCHEQUE à Strasbourg le samedi 12 novembre 2016 et j’ai regardé le match de la Française Kristina MLADENOVIC contre la Tchèque Karolina PLISKOVA et comme par hasard la joueuse française a un service compact alors que la Tchèque a un mouvement en balancier qui est tout à fait naturel. Dans le deuxième match la joueuse Française Caroline GARCIA affrontait la joueuse Tchèque Pétra KVITOVA et comme par hasard encore, la Française à un service compact alors que la Tchèque a un mouvement en balancier qui est tout à fait naturel. Cet enseignement du service compact est un enseignement en dépit de tout bon sens et je ne comprends pas la Fédération Française de tennis qui s’entête à cet enseignement. Le dimanche 13 novembre 2016 j’assiste toujours devant ma télévision et toujours à Strasbourg à la rencontre entre la joueuse Française Alizet CORNET et la joueuse Tchèque Barbara STRYCOVA et toujours comme par hasard la joueuse Française a un service compact alors que la joueuse Tchèque a un mouvement en balancier qui est tout à fait naturel comme ses partenaires PLISKOVA et KVITOVA. Finalement la République TCHEQUE remporte la rencontre 3 victoires à 2.

C’est tout de même incroyable que toutes ces meilleures joueuses Françaises et tous ces meilleurs joueurs Français servent compacts, c’est une véritable épidémie de services compacts.

Dans le livre  » Mac Enroe est-il génial,  » de Fabrice Raissac, aux Editions Ramsay, il est dit ceci à la page 34 :  » Ces fautes techniques limitent très certainement ces joueurs sur des coups précis, mais ne les empêchent pas d’obtenir sur ces coups-là un niveau d’efficacité minimum grâce à leurs dons naturels et à la quantité de leur entraînement. Il reste néanmoins que nous pensons que, si ces fautes techniques étaient corrigées, ces joueurs pourtant de haut niveau, pourraient probablement devenir encore plus forts « .

L’opinion de François LACAZE – C’est tout à fait mon avis et j’ajoute que si ces fautes techniques ne s’étaient pas produites au démarrage du joueur, il ne serait pas nécessaire de les corriger. En effet, il est plus facile de corriger un enfant de 8 ans qu’un adulte après 20 ans. Pendant la fin du 19ème siècle et tout le 20ème siècle, pratiquement toutes les championnes et tous les champions avaient 1 point faible voire même 2 points faibles de fond de court à cause bien souvent d’une mécanique gestuelle mal comprise. Si toutes les championnes et tous les champions avaient eu une technique plus complète, il est bien évident qu’ils auraient été plus forts encore.

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