François Lacaze bientôt édité? La vérité en 3000 pages

Bernard DUCOM le premier journaliste qui a officialisé mes recherches tennistiques dans le journal La Nouvelle République des Pyrénées le 23 septembre 1983.

Publié le 04 décembre 2019, photo du départ à la retraite de Bernard DUCOM salué par Bernard Malabirade et Mme la Préfète du Gers. (Le Petit journal, Gers)

Article paru dans La nouvelle république des Pyrénées N° 11883 – 23 septembre 1983 Article rédigé par Bernard DUCOM.

Convaincre des élèves (et accessoirement certains collègues) qu’il existe une vérité en tennis… Pour surmonter cette difficulté à laquelle son métier ‘’d’enseignant professionnel de tennis’’ le confrontait tous les jours, François Lacaze, Tarbais d’origine eût l’idée, il y a une dizaine d’années, d’illustrer ses cours en montrant des photos de champions en action, des technicoramas, etc. Ancien 2/6 François Lacaze exerce aujourd’hui dans les Yvelines ; Tarbes, Evian, le Maroc, furent ses précédents points d’attache. Enseignant professionnel depuis 1968 il avoue :  » Au début de mon enseignement j’avais les pires difficultés à convaincre mes élèves de la technique tennistique la plus élémentaire. Ainsi dès que je déconseillais la prise unique (même prise pour le revers que pour le coup droit…) , il se trouvait tel ou tel élève pour dire : pas d’accord, moi j’ai lu que…

Il avait lu que tel champion ou tel entraîneur réputé conseillait la prise unique. Et François Lacaze de souligner : Que peut faire un prof comme moi quand on lui met sous le nez, les écrits d’un tennisman de grande notoriété qui affirme qu’il convient de faire exactement le contraire de ce que vous venez de conseiller. Je l’avoue, moralement je suis passé par les pires moments. J’ai souvent pensé à renoncer.

Dix ans de recherches

Plutôt que de se laisser aller au découragement, François Lacaze, cherchera à convaincre par le texte et par l’image… A un élève pas d’accord sur tel point de l’enseignement prodigué il présentera une ou des illustrations prouvant par A + B qu’il n’y a pas lieu de contester le point en question. Une illustration par-ci, un point de vue d’ordre technique par-là, une interview ailleurs, une confidence, un compte rendu… petit à petit les documents de toutes sortes et de toutes provenances vont s’accumuler sur le bureau de François Lacaze. Et ce dernier tel un collectionneur, va pendant dix ans, vivre sous l’emprise d’une véritable boulimie de recherches. Textes, photos, tout ce qui a été publié ayant trait au tennis l’intéresse, l’accapare. Il ira jusqu’à dépenser une petite fortune en photocopies.  » Dix ans de travail et dix mille heures de réflexion « , dit-il en ouvrant devant l’objectif du photographe les épais dossiers, fruits de ce long travail de solo.

Premier dossier : 160 grands coups droits d’attaque à toutes les époques. Un dossier de plus de 300 pages avec le technicorama de chacun des 160 champions (dont certains de 1900), plus des coupures de presse, des témoignages écrits apportant la preuve que ce champion (… cette championne) avait un excellent coup droit. En tout, François Lacazea constitué huit dossiers de la sorte : dossier n° 2 : 50 moyens et mauvais coups droits ; dossier 4 : plus de 400 pages sur le revers ; dossier 7 : 500 pages sur le service, le smash, la volée, le lob… On l’a dit, en tout huit dossiers, huit mines. Un collectionneur se satisferait à moins ; un professeur de tennis perfectionniste et exigeant comme l’est François Lacaze entend  » faire profiter  » de cette somme de connaissances, de preuves. Extraire et faire connaître le substantifique moelle de ces kilos de documents. Qu’en retenir ?

Technique unique

Qu’en matière d’enseignement de la technique du tennis tout a été conseillé à travers les époques, oui tout et son contraire. Telle  » sommité  » de 1960 dément allégrement l’enseignement de telle autre « sommité  » postérieure ou antérieure. Des  » vérités  » énoncées en 1905 sont au fil des pages des dossiers de François Lacaze battues en brèche en 1920, remises au goût du jour 15 ans plus tard et à nouveau qualifiées d’  » hérésies  » dans des temps plus proches du nôtre. Oui, tout a été conseillé et son contraire… Il va sans dire qu’à la lumière des documents recueillis bien des réputations solidement établies en prennent parfois un coup…

Mais là ne réside pas le seul intérêt des  » travaux du professeur Lacaze…  » Convaincre qu’il existe une vérité en tennis… On revient à la case départ… Ouvrons à nouveau le dossier des  » grands coups droits « . Aussi abondamment illustré que les sept autres.  » Que constatons-nous ? s’exclame François Lacaze pointant son index sur chacune des photos qui apparaissent à mesure qu’il tourne les pages.  » Qu’en 1900, comme en 1960 comme à Wimbledon en 75, comme aux derniers internationaux de Roland-Garros, tous les joueurs dotés d’un super coup droit exécutent leur coup exactement de la même manière ; même disposition des pieds, même position de corps, même prise de la raquette, même relâche du bras…  » C’est vrai que les similitudes sont frappantes : de la même manière, elles apparaissent quand on compulse le dossier  » service  » ou le dossier  » revers  » ou n’importe lequel des coups du tennis que François Lacaze s’est attaché à disséquer à travers les époques. Il nous fait part de ses convictions :  » Il faut séparer le style de la technique ; multiplicité du premier, unicité de la seconde. C’est elle qui dans sa perfection fait les champions. Les milliers de photos rassemblées en dix ans ne peuvent pas mentir, elles. Que font-elles apparaître ? Qu’au delà des différences de style, tous les grands joueurs de coups droits à toutes les époques ont une attaque de balle absolument identique ; idem pour le revers, idem pour tous les coups « . Au fur et à mesure de ses recherches, François Lacaze dit avoir mis en exergue une autre réalité du tennis :  » Bien des profs, bien des entraîneurs ont rendu les pires services à d’excellents joueurs en voulant corriger tel ou tel point qu’ils considéraient être un défaut. Défaut de style peut-être mais quelle importance, si en fin de compte l’exécution technique du coup ne souffrait pas elle, d’un vice « . Dorénavant, François Lacaze n’en démordra pas : à chaque coup sa technique… unique. Reste à notre Tarbais exilé dans les Yvelines à  » faire passer son message « .  » Vous le remarquez dans ces huit dossiers, dans ces trois mille pages il n’y a pas une ligne de moi. Je fais parler les photos, les technicoramas ; j’étaye la démonstration par des écrits de journalistes, d’observateurs, de joueurs, d’entraîneurs, de professeurs, de techniciens… « 

Et maintenant se faire éditer

Faire passer le message. François Lacaze a contacté des éditeurs ; d’autres se sont adressés à lui. La littérature tennis se vendant bien, les dossiers de notre interlocuteur suscitent pas mal de convoitises.  » Une dure partie s’annonce, estime l’ex 2/6, quelle jungle l’édition ! Oui, je souhaite que mes travaux connaissent un prolongement en librairie et qui sait, peut-être en vidéo… Mais pas à n’importe quel prix. Pour l’heure par souci de rentabilité, les propositions exigeaient que je fasse trop de concessions. Synthétiser ces dossiers, je ne suis pas contre, mais j’entends m’opposer à ce qu’ils le soient trop « . François Lacaze voit mal comment ses dix ans de recherches  » pourraient contenir dans 200 pages et quelques illustrations ; l’esprit, le contenu de mes dossiers seraient trahis, c’est inacceptable. Un récent contact avec un journaliste français faisant autorité- ainsi que le mensuel qu’il anime- en matière de technique tennis, a redonné le moral à François Lacaze. Attendons de connaître la suite de son aventure : une aventure personnelle, longue de dix ans, et qui mériterait d’être connue, partagée et féconde. A des milliers d’exemplaires si possible…

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