Q: En vous lisant on a l’impression que vous n’avez pas aimé votre métier!

Je n’ai pas trouvé ce métier très enthousiasmant et les deux premières années de mon enseignement je me demandais ce que je faisais sur le court et si je n’avais pas eu mes passionnantes recherches tennistiques commencées en 1972, j’aurais arrêté ce métier avant l’âge de 30 ans. Compte tenu qu’il était conseillé tout et son contraire, ces recherches tennistiques m’ont permis d’enseigner le tennis sur un tapis rouge et cela pendant 20 ans. Grâce à mes passionnantes recherches tennistiques c’est un métier que j’ai fini par accepter et supporter. J’avais prévu d’arrêter ce métier à 50 ans, mais fin 1993 à 46 ans et en accord avec mes parents je décidais d’arrêter ce métier pour revenir m’occuper  d’eux. Par la suite j’allais continuer mes recherches tennistiques jusqu’en 2002. Cette recherche tennistique a été une véritable passion et quand on a une passion on est sauvé pour la vie.

La fédération française de tennis a une responsabilité immense de ne pas informer les candidats à l’examen de ce qu’ils vont réellement gagner, d’autant que je connais quelques collègues qui ont fait ce métier pensant faire carrière alors qu’ils avaient au départ entamé des études supérieures. En laissant croire à ce fantasme et à cette réputation que le professionnel de tennis gagne de l’argent, la fédération française de tennis n’a pas fait son travail d’information.

Dans la revue Tennis Plus d’Août 1995 page 45, il est écrit un excellent article :  » Combien gagne un prof de tennis « .

Quitte à faire des déçus, il faut dire que les réalités du métier de professeur de tennis ne sont pas à la hauteur des fantasmes économiques qu’il véhicule. Il est vrai que le quidam moyen, au vu des 140 Francs de l’heure demandés par un prof travailleur indépendant, effectue tout de suite le calcul suivant : 140 Francs X 8 Heures X 5 Jours X 52 Semaines. Là, le résultat est impressionnant : 291 200 Francs annuels, soit un salaire mensuel de 24 267 Francs. Le raccourci est simpliste et complètement erroné. Tout d’abord, il faut considérer que l’activité de l’enseignant de tennis n’est pas régulière tout au long de l’année. La période  » faste  » est comprise entre octobre et mars, laps de temps durant lequel les équipes de clubs préparent leurs compétitions. Durant ce semestre, le nombre d’heures de cours hebdomadaires se situe entre trente et trente-cinq heures. Ensuite, d’avril à juin, le nombre d’heures de travail diminue de moitié. Avec les congés d’été, l’école de tennis ferme et au mois d’août, beaucoup de profs préfèrent partir en vacances, faute d’élèves. Déjà, vous vous apercevez que le total flatteur de notre multiplication ne peut être atteint. il faut en outre considérer que le travailleur indépendant a banni de son vocabulaire les avantages sociaux suivants : congés payés, indemnités de chômage, treizième mois, etc. Il vaut mieux être solide physiquement car, en cas de maladie, l’enseignant de tennis doit attendre trente jours d’arrêt de travail avant de percevoir une quelconque indemnité. Le prof de tennis doit cotiser à différentes caisses pour s’assurer une couverture sociale minimale. Il convient d’ajouter à cela les sommes dues à l’Urssaf, les frais d’équipement (un seau de balles coûte 900 Francs), et le total des charges s’élève à 40% du revenu brut. Il faut considérer que le salaire mensuel net d’un prof indépendant varie de 3 000 à 9 000 Francs selon la période. Bien sûr, il existe des enseignants salariés mais ils se font rares et leur salaire mensuel est fixe et avoisine les 7 500 Francs. Les clichés de clubs de vacances sont donc loin de la réalité et les motivations qui mènent à cette profession sont autres que pécuniaires.

L’opinion de François LACAZE : Comme me l’a dit mon ami agent d’assurance ‘’ revoir le passage ‘’ Le RUC de Casablanca mon premier club ‘’ : Je ne dirais pas que c’est un métier de merde, mais c’est un métier bancal à très haut risque qui ne vaut pas cher, qui n’est pas viable et encore moins sur l’ensemble de toute une vie, c’est un diplôme d’appoint, c’est un métier d’appoint. En effet après les années 1980 et même avant, il fallait être complètement inconscient ou mal informé pour faire ce métier. Fin 1993 j’ai arrêté définitivement ce métier pour revenir m’occuper de mes parents ‘’ revoir le passage ‘’ l’analyse pleine de bon sens de mon père ‘’.

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